Autres conseils fadistes...
Conseil : Sauf si vous êtes déjà un adepte du fado : Si vous ne comprenez pas la langue portugaise, ne vous lancez pas pour la première fois à écouter un fado quel qu'il soit, sans une explication préalable.
Demandez à ce que l'on vous traduise les paroles et mettez-vous alors dans le contexte propice à véritablement entrer dans l'histoire. Autrement, vous risquez de n'entendre que de vagues sonorités en forme de complainte, probablement sans grand intérêt, vides de sens, et qui ne laisseront aucune trace en vous.
Le fado n'est pas qu'une vulgaire histoire chantée par quelqu'un placé en face de nous. C'est certes, l'histoire racontée par l'artiste à sa façon et empli de sa conviction, mais c'est aussi et peut-être avant tout, une histoire devenue nôtre.
Soyez vous, soyez élégant, soyez fous ...
Ressentir un fado c'est avoir mal, c'est être heureux, c'est sombrer dans la tristesse ou la joie, c'est faire nôtre le chant qui résonne ainsi à nos oreilles, là, précisément là, à cet instant dans lequel nos émotions sont ce qu'elles sont. Le fado conforte ou amplifie notre état émotif.
En écoutant un fado et en collant véritablement à lui, c'est donc en principe, une identification au fado que nous réalisons, c'est un pan de notre propre histoire que nous vivons, avec nos joies, nos blessures, nos tourments, nos moments d'amour ou de rupture, nos passions, nos rêves, nos déceptions et nos satisfactions, nos souvenirs et nos regrets, nos envies ou nos idéaux, notre nostalgie ou nos espoirs secrets...
Ecouter et comprendre véritablement un fado c'est faire preuve d'élégance en épousant ses formes, c'est embrasser ses contours, comme si on se fondait ensemble dans un moment d'amour exempt de banalité, exaltant et chaud. C'est ressentir avec lui la fameuse mais rare volupté qui change tout, celle qui fait la différence entre l'amour tout court et les instants de délice d'enchevêtrement intense, que l'on qualifie de grands moments d'amour, et que certains ont eu (ou auront) la chance de connaître.
En nous plongeant donc avec "élégance", notre humilité et tout notre cœur dans l'essence du fado concerné, nous aurons probablement la chair de poule avant la fin du fado, car les mots et les notes se fondront, nous faisant voyager à travers l'histoire.
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Le saviez-vous ?
On ne va pas "entendre" des fados mais les "écouter". En effet, la caractéristique du fado fait qu'on doit l'écouter, le ressentir, sinon... le voir. On dit d'ailleurs que le fadiste est autant celui qui chante que celui qui entend... en sachant écouter.
Un fado, ça se ressent, ça se vibre et ça se vit, avec la voix de l'artiste, ses émotions et ses tripes. En entendant uniquement un fado, on ne l'écoute pas mais on s'imprègne de ses couleurs, de ses mots et de ses vibrations.
Mario Pontifice
