Mangez les couverts (amuse-gueules) gratuitement !

Rappel ...

Depuis 2002, Portugalmania a entrepris le "combat" contre la pratique peu scrupuleuse des restaurateurs portugais consistant à apporter d'offices des amuse-gueules (qualifiés de couverts) sur la table des clients, sans qu'ils aient été commandés, et de facturer ensuite les dites denrées non sollicitées.

Ce combat, nombre d'entre vous l'ont suivi, fu-ce de façon relative. Cela a eu pour effet au fil du temps, et après des étapes intermédiaires, de parvenir à faire cesser les pratiques concernées.

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Couverts au Portugal : l'escroquerie manifeste

Les clients se retrouvaient donc dans l'obligation, soit d'avoir systématiquement à refuser d'office cet envahissement, (ce qui s'avérait parfois gênant voire agaçant); soit victimes "d'erreurs" de restaurateurs faisant souvent payer des "couverts" pourtant non sollicités.

Souvent, les "couverts" étaient facturés, alors qu'ils n'avaient même pas été consommés !

Pire : La facturation était souvent multipliée par le nombre de personnes se trouvant à table ! (En clair, pour une table de 4 personnes, il suffisait à une d'entre elles de goûter à une olive, pour que les 4 personnes se voient facturer CHACUNE, la consommation des couverts.)

Cette aberration, ces abus flagrants, ou plutôt cette évidente escroquerie issue d'habitudes anciennes propres à la restauration du Portugal, avait pour effet d'exaspérer de nombreux clients, tant pour la gêne systématique qu'elle causait, que pour les "erreurs" engendrées.

Dans l'action...

A maintes reprises, Portugalmania a sensibilisé les entités portugaises concernées sur ces habitudes néfastes des restaurateurs portugais, et a attiré l'attention de ces derniers sur  cette pratique peu convenable, considérant même cette fâcheuse habitude comme pouvant à la longue s'avérer nocive par répercussion pour le tourisme portugais.

Portugalmania a en parallèle encouragé les touristes se rendant au Portugal, à systématiquement refuser d'office les dits couverts-amuse gueules. Des milliers de-mails reçus à travers les mois (et les années) à ce sujet, ont montré que beaucoup d'internautes ont pris cette affaire à coeur, et ont donc décidé par principe d'entrer " en guerre" contre cette manie portugaise autant inacceptable que négative et agaçante.

Conséquences

Suite à la parution du premier article de Portugalmania sur le sujet en 2002, l'entité portugaise à l'époque chargée du tourisme au Portugal, (ICEP), a en 2003 abordé le cas dans le cadre d'une campagne télévisée sur le tourisme au Portugal, en diffusant (parmi d'autres) un spot télévisé dirigé aux professionnels du tourisme et mettant spécifiquement en garde les restaurateurs contre leur fâcheuse habitude des amuse-gueules servis d'office, pouvant (d'après Portugalmania), être aisément assimilée à de la vente forcée.

Au fil des années, Portugalmania a pu constater une baisse sensible de cette pratique surnoise, et s'est félicité de la prise de conscience lente mais tangible d'une partie des restaurateurs portugais, quant à la nocivité de leur procédé.

La fin des couverts au Portugal

Aujourd'hui, la bataille semble être pratiquement terminée. Une association portugaise de défense des consommateurs (APDC) a en effet pris le relais, rappelant aux restaurateurs portugais qu'en continuant à agir de la sorte, ils risquaient d'être inculpés pour "crime de spéculation", ce qui dans la loi portugaise équivaut à de la vente forcée et est passible d'une durée d'emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans, ainsi que d'une amende allant de 3.500 à 35 mille Euros.

Cette sensibilisation au niveau national désormais largement relayée par les médias portugais ces deniers mois, devrait en principe achever de sensibiliser les restaurateurs récalcitrants, leur rappelant qu'ils se trouvent systématiquement en infraction en imposant ces "couverts" sur la table tout en demandant le paiement de produits non sollicités.

Pourquoi une victoire ?

- Même après la claire sensibilisation permanente de Portugalmania sur la question largement relatée et commentée à l'étranger, sur les forums, et prise en compte par de nombreux touristes;

- Même après le relais pris par l'Icep à travers des spots télévisés portugais;

- Et même après que l'association portugaise APDC ait sensibilisé les restaurateurs sur les risques encourus à continuer de telles pratiques;

... Il s'est avéré que l'entité portugaise regroupant de nombreux restaurants au Portugal - ARESP (Associação da Restauração e Similares de Portugal) - continuait en dépit du bon sens à conseiller aux restaurateurs portugais de facturer les entrées consommées par les clients malgré le fait qu'elles n'aient pas été commandées par ces derniers.

L'association concernée encourageait donc ainsi leurs adhérents à enfreindre la loi portugaise pourtant claire, et à passer outre les rudiments élémentaires prônant le respect envers les clients, que tout commerçant digne de ce nom se doit d'appliquer.

Devant le tollé que cette pratique a désormais soulevé, l'association en question vient cependant récemment de "capituler", en annonçant une réunion avec les associations de consommateurs pour clarifier et uniformiser les règles de conduite de ses adhérents, et rendre la situation acceptable en faisant cesser ces pratiques non tolérées par les clients dans leur écrasante majorité.

Votre victoire ...

Cette victoire est avant tout la vôtre, car en menant "la bataille" avec Portugalmania sur ce plan, une grande partie d'entre vous ont ainsi :

- Apporté de "l'eau au moulin" et fait prendre conscience aux restaurateurs implantés partout au Portugal, de l'imbécilité de leurs pratiques.

- Contribué à donner de l'ampleur au sujet des couverts, à la mise en lumière de ces pratiques, ainsi qu'à leur eradication.

Remarque : Il ne s'agit pas ici d'une action "moralisatrice", car l'humilité doit nous inciter à penser en permanence que personne n'est parfait, mais simplement de la volonté de mettre fin à une pratique abusive et illogique, tant sur le plan légal que sur le plan de la bonne conduite commerçante, d'autant plus que ces abus s'avéraient nocifs pour le pays lui-même en agaçant la majorité des touristes se rendant au Portugal.

Il s'agissait donc là, non pas de morale, mais d'un devoir ! :-)

La loi portugaise

- Aucun commerçant n'est en droit de facturer des denrées que le client n'a pas commandé, y compris si elles ont subi une détérioration ou ont été consommées. Si un restaurateur facture des amuse-gueules (ou tout autre produit) à un client alors que ce dernier ne les a pas commandés, (y compris si les produits ont été consommés), le client n'a pas à en payer le prix et est même en droit de porter plainte contre le restaurateur pour vente forcée.

Lois portugaises concernées :

- Lei 24/96, de 31 de Julho 96.

 

- Article 35 de la loi pénale sur la consommation (DL 28/84, du 20 janvier 84).

 

- Par ailleurs, la non mention sur le ticket du prix décortiqué des "amuse-gueules" est également une infraction passible d'une amende, d'après l'article 11º du DL 138/90, du 26 Avril 1990.

- Sauf si les produits ont été commandés par le consommateur, toute facturation de produits ou service non commandés constitue un "crime de especulação" (surenchère et vente forcée) et est punissable d'après l'article 35 de la loi pénale sur la consommation ((DL 28/84, de 20 de Janeiro).

- D'autre part, les dits amuse-gueule qualifiés "d'apéritifs" ou de "couverts" doivent tous figurer sur le menu, avec le prix réellement détaillé. (Prix d'une portion définie d'olives, prix d'une saucisse, prix d'une mini-barquette de pâté de sardine, prix d'un mini-fromage, etc.)

- En cas de demande effective des dits produits de la part du client, le prix de chaque denrée devra également être spécifiquement détaillé sur la facture, afin qu'il n'y ait aucune équivoque. Cet aspect est stipulé dans la loi portugaise (11º do DL 138/90, du 26 Avril 90). Toute infraction est passible dune amende allant de 249 à 3.740 Euros .

IMPORTANT :

Toute denrée apportée par le restaurateur sur la table d'un client alors que ce dernier ne l'a pas sollicitée, est considérée comme offerte par le restaurateur, pouvant donc être consommée, et EN AUCUN CAS, le restaurateur ne peut légalement imposer sa facturation !

Si en vous rendant au Portugal vous étiez encore "victimes" de restaurateurs peu scrupuleux, manquant de professionnalisme, n'appliquant pas la loi, et se moquant de vous en " envahissant" votre table avec des couverts-amuse-gueules non sollicités, vous pouvez désormais :

- Demander au restaurateur son livre de réclamations et y noter le fait qu'on vous a apporté des "couverts" sans que vous les ayez sollicités. Faites-le d'office, car vous finirez ainsi d'éradiquer cette pratique néfaste. Après votre commentaire apposé sur le livre de réclamations, et sachant les risques qu'il encourt quand votre commentaire sera lu ultérieurement par les autorités compétentes, il y a peu de chances pour que le restaurateur concerné s'essaye encore à ce sport illicite !

- Ne surtout pas payer les amuse-gueules en question, y compris si vous les avez consommés, au cas où vous ne les auriez pas demandés et que le restaurateur vous les ait apportés de sa propre initiative. (Comme la loi stipule qu'un client ne doit payer que ce qu'il a commandé, le reste est logiquement considéré comme un cadeau du restaurateur).

Vous évitez ainsi d'avoir à systématiquement refuser, à subir de la gêne permanente à devoir refuser, et à subir des inconvénients ou erreurs qui ne devraient pas être. Vous venez au restaurant pour passer un moment agréable et non pour être gêné ou devoir subir les "pigeonnades" de restaurateurs non scrupuleux.

A ADOPTER D'OFFICE : MANGEZ A L'OEIL !

Désormais donc la "tactique" envers les restaurateurs récalcitrants change : Ne refusez plus les amuse-gueules que l'on vous sert, et au contraire mangez-les, car c'est un cadeau !

En résumé

A priori, l'ensemble des restaurateurs portugais sont désormais largement sensibilisés sur la question, et la plupart d'entre eux devraient en principe cesser ces pratiques. La restauration portugaise n'est en effet pas composée que de margoulins désireux d'abuser les touristes et les clients en général.

Il se peut néanmoins que certains restaurateurs filous persistent à se montrer irascibles ou peu scrupuleux et qu'ils tentent encore de temps à autre de vous pousser  la consommation.

N'en faites pas cas et :

- Refusez d'être considéré comme le dernier pigeon que les "malfrats irascibles de la restauration" essayent de plumer ! Si le restaurateur vous a apporté sur la table des produits que vous n'avez pas commandés, c'est OBLIGATOIREMENT qu'il vous en fait cadeau. De par la loi portugaise, (autant que de par la logique), ceci ne peut souffrir aucune ambiguité ou contestation.

- Ne faites plus attention aux pré-entrées que le restaurateur vous sert sans que vous les ayez commandées.

- Goûtez-les et dévorez-les sans retenue, en mangez tout si cela vous chante.

- A la fin du repas, vérifiez bien l'addition, et veillez à ce que les "pré-entrées" non sollicitées par vous, ne vous aient pas été facturées. Si c'est le cas, refusez de payer ces pré-entrées en question et remerciez-le pour le cadeau.

Si jamais dans un excès d'inconscience (ou de folie) passagère le restaurateur insistait, demandez-lui le livre des réclamations et faites-y mention (y compris en langue française) de sa façon de procéder. Au besoin, menacez-le d'appeler la police. N'ayez aucun scrupule à le faire, car vous rendrez service à tous les clients, et par extrapolation au Portugal lui-même ! :-)

Soyez persuadé(e) que le restaurateur sait désormais bien qu'il est en tort, sait ce qu'il risque, et après quelques cas comme le vôtre il abandonnera définitivement ces pratiques qui ne lui causent que d'énormes soucis. Il flanchera rapidement et inévitablement !

***

Résumé : Au Portugal, mangez, dégustez et savourez sans retenue les amuse-gueules non sollicités à l'oeil; en cas de difficulté n'hésitez donc pas d'OFFICE à apposer un commentaire sur le livre de réclamations; et s'il le faut à faire appel à la police (117), car il n'y a aucune raison valable pour qu'un restaurateur véreux puisse persister à agir de la sorte, et continuer en toute impunité à se moquer des clients qui le font vivre.

Mario Pontifice - Portugalmania - 21 mai 2008