Euro 2004 : la fête, oui mais...

Le championnat d'Europe de football en 2004 sera donc organisé au Portugal, bravo et espérons qu'il soit une réussite et une grande fête d'ampleur internationale.

 

Ces manifestations sportives sont une des occasions pour les sportifs de tous pays de se retrouver, et de démontrer la plupart du temps, que les mots humanité, ferveur et unisson, ont encore une signification.

 

Mais au-delà d'une manifestation sportive à l'échelle Européenne, il s'agit aussi, à travers les retentissements médiatiques, de promouvoir un pays, en l'occurrence le Portugal.

 

  Organisateurs : prévenir... mieux que guérir.

Le succès d'une telle manifestation dépend de la capacité des organisateurs à faire en sorte que le déroulement de l'événement réponde aux attentes justifiées des supporters Européens.

 

Pour ce faire, l'entité organisatrice se doit non seulement de créer les conditions les plus favorables possibles, tant au bon déroulement des épreuves elles-mêmes, qu'aux paramètres permettant aux supporters et visiteurs des différents pays, d'en ressortir satisfaits.

 

Lors de l'organisation d'un tel événement, maints aléas peuvent surgir, et même avec une anticipation sérieuse des imprévus, tout demeure possible. Le risque est permanent.

 

Sil est donc difficile de prévoir et de se prémunir contre d'éventuels aléas, il est par contre logique et nécessaire de ne pas les créer, ou du moins de ne pas créer les conditions pour que d'éventuels aléas interviennent.

 

  Billets

Or, les billets pour assister aux matchs de l'EURO 2004 ont été mis en vente depuis le 28 avril 2003. Et il semblerait, de par la lecture des conditions générales de vente stipulées dans le site officiel de l'Euro 2004, qu'un certain flou subsiste, et que d'autre part, dans certains cas, les acheteurs de billets potentiels ne soient pas traités de façon adéquate en tant que consommateurs.

 

En effet, sous réserve de la bonne compréhension des dites conditions générales de vente sus-citées (en vigueur en date du 3 mai 2003), de nombreux points demeurent, soit flous, soit incohérents, soit encore nettement défavorables pour certains acheteurs potentiels de billets.

 

  Prix

A première vue, il semblerait que le niveau de vie des Portugais ait été mal apprécié pour l'établissement des tarifs des billets. En effet, le prix des billets aurait été calqué sur le tarif pratiqué en Belgique et aux Pays Bas lors du dernier Euro 2000, avec un abattement qui se voulait conséquent et adapté à la réalité économique du Portugal.

 

Pourtant dans les faits, il semble en être tout autrement. En effet, le prix minimum du billet le moins cher pour l'Euro 2004 au Portugal atteint pratiquement 10% du salaire minimum du pays. Et il varie de 23,8% à 75,7% du salaire minimum mensuel Portugais, pour un billet pour la finale ! (85 à 270 Euros, alors que le salaire minimum au Portugal tourne autour de 356 Euros mensuels)

 

Afin d'établir un parallèle logique, en adoptant ce niveau de prix, si la France avait été le pays organisateur, le prix du billet le moins cher aurait été positionné à 103 Euros pour le match le moins cher !

(Base smic en France : 1035,88 Euros pour 35 heures mensuelles).

La réalité économique du Portugal et le niveau de vie moyen des Portugais, ne semblent pas avoir été prise en compte, ce qui est anormal vis à vis des supporters Portugais.

 

  Facturation supplémentaire

Mais ce n'est pas tout, car au prix du billet, il faut ajouter une taxe qui varie selon que vous résidiez au Portugal ou pas.

 

Cette taxe de 10% du prix des billets, (pour les non résidents au Portugal), vient donc faire grimper de façon conséquente le coût du droit d'assister à un match. Cela semble donc en quelque sorte, une façon d'augmenter le prix du billet sans l'annoncer clairement.

 

Cette augmentation du prix est stipulée comme étant des frais administratifs.

A quoi correspondent-ils ? à l'acheminement postal ? Au personnel ? à émission des billets, à l'expédition ? à l'édition de la facture?...

 

Imaginons en allant acheter un téléviseur, que le marchand nous facture... la facture, ainsi que le temps passé pour son édition, l'envoi postal, etc...

C'est à notre sens un curieux procédé, d'autant plus que les frais administratifs de l'Euro 2004 ont à priori été budgétisés dès le départ.

 

Mais il y a pire...

 

  Scandale ?

Attention : par ailleurs, le coût des frais administratifs peut atteindre plus de 28% du montant payé ! En effet, si vous achetez les billets "follow my team", vous devrez verser 10% de frais supplémentaires sur la totalité des billets. (de la première phase jusqu'à la finale).

 

Or si votre équipe est éliminée avant la finale, les billets non utilisés seront certes remboursés, mais pas les frais calculés sur la totalité des matchs. Vous aurez donc payé et perdu 10% du prix total de tous les billets achetés, y compris 10% des matchs que vous ne verrez pas, dont le match de finale.

 

Cela alourdit donc considérablement le prix de chaque match effectivement vu. Ce procédé parait tout simplement anormal et inacceptable.

 

Dans l'hypothèse mentionnée ci-dessus, suivant la catégorie de billets choisie, vous aurez alors ainsi payé jusqu'à plus de 28% du prix des matchs auxquels vous aurez effectivement assisté.

Ce procédé (juteux ?) sera appliqué à plus d'une personne sur deux, car à l'issue de la première phase, 8 des 16 équipes ne se qualifieront pas pour la phase suivante. Vous avez donc une chance sur deux de payer jusqu'à 28,83% en plus le prix de vos places.

 

Par ailleurs, à chaque phase d'élimination, un certain nombre d'équipes seront éliminées du tournoi, et les supporters ayant choisi le système "follow my team", auront payé davantage le prix de leur billet, du fait du non remboursement de la taxe pour frais.

 

Seuls les supporters des deux équipes finalistes (2 sur 16), seront mieux lotis, car ils auront le privilège de n'être pénalisées "que de 10%" de frais.

 

Ce principe de facturation parait tout simplement scandaleux. Il semble en effet anormal que le spectateur soit pénalisé financièrement de cette façon, par un système illogique et désavantageux pour les spectateurs, et choisi intégralement par la société organisatrice.

 

Et ce n'est pas tout >