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chronique sur incendie au portugal - feu portugal

Incendies au Portugal

 

 

Portugal : Dans le feu de l'inaction ...

 

Les incendies dévastateurs

INCENDIE PORTUGALLes incendies qui ont eu lieu en été 2003 au Portugal ont blessé le pays en profondeur, l'attaquant jusque dans les moindres recoins.

A l'heure où ces lignes sont écrites, on annonce officiellement que 100 mille hectares essentiellement de forêt sont irrémédiablement détruits. Et on semble bien partis pour mettre "le feu" à tous les records.

Stupide ? Consternant ? Triste ? Tout cela à la fois, car le poumon vital du Portugal est atteint.

   Les entités publiques paniquent

Les pouvoirs publics portugais paniquent. Pas étonnant. Ils sont dépassés et demandent de l'aide à l'Union Européenne et à l'Otan. Comment ne pas paniquer devant une telle violence ? Polémiques, analyses à "chaud", combats improvisés contre les flammes, demandes d'aide, pertes humaines, désespoir, peurs, destruction, le vide... La désolation.

   Coupables de pacotille

On accuse, on cherche, on trouve et on condamne les inévitables pyromanes, qui pourtant existent depuis la nuit des temps. Psychologiquement, Il faut vite des coupables , il convient de marquer le coup et battre le fer dans le "feu" de l'action, pour calmer l'opinion publique.

Il faut détourner l'attention sur le plan des responsabilités. Alors, on procède à des arrestations exemplaires en un tour de main. Mais, si bien sûr il convient de les punir, ces coupables ne sont que du vent, en regard de l'analyse d'ensemble qu'il convient d'avoir.

On doit se poser les bonnes questions sur les vraies responsabilités.

   Questions

Les termes "incendie" et "Portugal" doivent-ils ainsi être systématiquement et éternellement associés ?

Un pays qui brûle et gâche ainsi autant de sa superficie, et ce, depuis des dizaines d'années, est-il un pays sérieusement géré ?

Un pays peut-il demeurer ainsi fragilisé, à la merci d'une simple poignée de fous, de personnes négligentes, ou des caprices de la météorologie ?

N'est-il pas plus logique de faire en sorte AVANT, que les forêts soient protégées de telles catastrophes ?

Finalement, d'après les statistiques officielles de la Direction générale des forêts, sont ainsi détruits par le feu une moyenne de 104 mille hectares chaque année depuis 10 ans, (et 93 mille hectares par an, depuis 23 ans !)

Pourtant, gouverner c'est prévoir. D'autant plus qu'il ne s'agit même plus de prévoir, mais d'une évidence se reproduisant tous les ans. Alors, y a-t-il un pilote dans l'avion ? Et si oui, l'avion est-il piloté par de vrais pilotes ou par des "docteurs à la portugaise" ?

S'il existait une vraie volonté politique de mettre en place un plan global, dans lequel la surveillance, mais aussi la structure, l'implantation et le maintien des forêts et des terrains, privés et publics, seraient abordées de façon efficace et durable, en ayant pour objectif la vraie sécurisation du territoire... Peu de feux prendraient des proportions dramatiques car ils seraient très vite contrôlés, et ce malgré les inévitables pyromanes.

La notion de faute professionnelle n'existe pas en politique. C'est bien dommage, car c'est une grave erreur de ne pas investir par anticipation dans des actions préventives efficaces, plutôt que de dépenser bien plus, pendant et après la catastrophe, en moyens divers et en indemnités. Et c'est sans tenir compte des incidences incalculables pour l'économie du pays et des répercussions dramatiques sur l'environnement pendant des décennies. Et comment ne pas parler des vies humaines, qui quant à elles, n'ont pas de prix ?

Et pendant ce temps-là, que crie "Monsieur tout le monde" ? Haro sur les incendiaires ! On offre même des primes pour tenter de les identifier ! Bravo. Cela arrange bien certains responsables politiques, que l'homme de la rue dirige ainsi le regard et l'attention vers les gratteurs d'allumettes, au lieu de demander des comptes à ceux qui en amont, ne prennent pas les mesures adéquates.

Il est anormal de constater qu'à certains endroits du Portugal, les pompiers ne pouvaient même pas accéder aux foyers, n'ayant pas l'ombre d'un chemin par où passer !

   Les vrais coupables

N'est-ce pas plutôt une faute collective, partagée par :

- l'Etat et pouvoirs publics

  • Qui se désintéresse de l'intérieur du pays
  • Qui ne sait pas légiférer afin d'établir clairement les limites des responsabilités
  • Qui ne prend pas les mesures nécessaires préventives
  • Qui ne met pas en place de vrais moyens de surveillance
  • Qui n'entreprend pas et n'oblige pas les propriétaires à effectuer les nettoyages de leurs terrains par des moyens légaux
  • Qui ne participe pas et n'oblige pas à la mise en place de pare-feux naturels
  • Qui ne met pas en place les conditions d'application d'une loi (pourtant existante), interdisant pendant une longue période, (10 ans), la vente d'un terrain ayant brûlé, en vue de toute construction et donc de toute opération immobilière, (les incendies volontaires et intéressés, ça existe. Les pays ayant appliqué de telles mesures, ont curieusement vu le nombre d'incendies diminuer de façon conséquente)

- Par plus d'un demi-million de propriétaires, dont la plupart négligent complètement la prévention, le nettoyage de leurs terrains boisés, et qui se plaignent ensuite surpris de se retrouver sur la paille en quelques heures.

- Par la conscience collective et politique, qui ne réalise pas vraiment la nécessité de considérer comme prioritaire toute politique de fond tendant à la préservation de l'éco-système. Jetons un œil côté des divers résultats des partis "verts" aux différentes élections...

- Par nous tous, qui ne prenons pas réellement conscience de la fragilité de l'environnement, du besoin vital de préserver la nature, et du danger et des conséquences qu'une simple négligence peut induire. (un sac de plastique jeté en pleine nature, fait au fond autant de mal qu'une allumette, mais les dégâts sont plus lents, c'est moins spectaculaire, et donc moins médiatique).

   Rien que de l'eau...

De telles catastrophes, de telles conséquences, sont attristantes et affligeantes. Les vies perdues, la destruction de centaines de maisons, les pertes d'exploitations, la destruction d'une grande partie du poumon du pays... sont autant de constats, encore plus affligeants, quand on pense que tout ceci aurait pu être évité, en prenant les mesures par anticipation.

Mais ces mots ne sont que de l'eau, de l'eau qui coulera, jusqu'à se perdre dans une mer de désintérêt général, quand le moment de folie sera passé.

Cette eau coulant pour rien (?) ne pourra malheureusement pas être utilisée pour éteindre les prochains incendies, qui dans un an, dans cinq ans, viendront augmenter les 2 millions d'hectares du paysage portugais déjà brûlés au cours des dernières années.

Et l'homme de la rue, continuera à voir son attention détournée des vraies causes, et à crier en vain "haro" sur les incendiaires.

7 août 2003 - Mario Pontifice - Portugalmania

 


Après l'été, on a évalué la superficie du Portugal brûlée en 2003 à 424 mille hectares. Beaucoup s'en réjouissent probablement car le record est battu !

Octobre 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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