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LE FADO VAGABOND... Un chant vagabond et libre... Le fado est né dans la rue. Et pour beaucoup de lisboètes, personne n'a le droit de l'enfermer, dit Pedro - qui poursuit - le vrai fado est le fado pur et mythique, qualifié de chant vadio. C'est le fado surgi de la lueur d'une étoile, et que les amateurs entament volontiers n'importe où. Le vrai fado - finit-il - est le fado vadio, et rien d'autre. (*) vadio : vagabond, libre, errant Origines du fado vadio... Pedro aime visiblement le fado, mais il a cependant peut-être tort d'attribuer au fado vadio des origines quasi-mythiques qu'il n'a sans doute pas. Car en réalité, c'est un peu plus compliqué et simple à la fois, que cela. S'il n'y a qu'un seul fado, celui que le fadiste donne et que nous recevons et ressentons réellement, il y a par contre plusieurs genres de fados. Et un de ces genres est ce que l'on a appelé jadis "le fado de atirar". (Le fado à jeter). Il s'agissait d'une forme ou d'un genre de fado chanté à la sauvette dans une taverne par quelqu'un qui n'était pas payé pour cela, et qui "jetait" des mots improvisés en chanson, tout en utilisant le fond musical d'un air de fado existant et connu, et ce, afin que les spectateurs "jettent" eux aussi quelques pièces au fadiste de circonstance. C'est donc ce fado "jeté" qui engendra par la suite le terme de fado vadio. Il ne s'agissait donc en fait que d'une façon d'amasser un peu d'argent comme une autre. Et le fado vadio n'est donc à l'origine, que la résultante d'une astuce née par besoin, ou par de débrouillardise. :-) Mario Pontifice
Le fado vadio... Si les cabarets classiques à fado sont des lieux pratiques pour les touristes pour assister à une session de fados, il est évident que pour ceux qui préfèrent plus d'authenticité et de spontanéité, il existe d'autres endroits où s'imprégner de ce chant. Seulement voilà, c'est moins sûr, moins prévisible, moins édulcoré, et beaucoup plus aléatoire sur le plan de la qualité. Néanmoins, le pittoresque vaut d'être vécu. A Lisbonne en effet, le fado a traditionnellement toujours été chanté dans les tavernes des vieux quartiers. C'est là qu'il s'est développé, dans ces ruelles populaires, entre une main tenant un verre de vin, et un oeil rivé sur le linge étendu aux fenêtres, les lèvres ont commencé à entamer un fado à la volée, avec des mots inventés en temps réel. Puis quelqu'un d'autre a pris la relève d'un autre refrain, et se formaient ainsi des concerts improvisés par des gens voulant exprimer leur nostalgie, et qui le temps d'un fado, s'unissaient, autour d'un verre. Ces lieux où l'on chante le fado à la volée, n'ont jamais cessé. Ils subsistent encore, loin des couleurs exotiques, et des murmures irrespectueux aux résonances étrangères. En effet, quand un chanteur lance " Agora canta-se o fado", cela signifie que le silence doit être fait, et que dorénavant, le fado est roi, et il qu'il doit être le seul "bruit" autorisé à rompre le silence. Mais ces "adresses" n'ont pas "d'adresse" ! Elles n'ont pas de date ni d'heure. Ces endroits des quartiers d'Alfama, du Bairro alto, de Madragoa ou de Mouraria, en tout cas des vieux quartiers lisboètes, sont assujettis au bon vouloir et aux états d'âme de la clientèle, qui est autant spectatrice, qu'actrice. Par un heureux hasard, il se pourrait, que quelque part, alors que nous sommes attablés tranquillement à une taverne populaire, surgisse d'on ne sait où, un client bien disposé, qui commence à chanter avec une qualité et une conviction, n'ayant rien à envier aux professionnels.. On est sûrs alors, que la taverne se remplira à grande vitesse, et qu'une extraordinaire, car unique, session de fado improvisée, aura lieu jusque tard dans la nuit. Une "guitarra" apparaît alors comme par enchantement, afin de valoriser la voix des chanteurs. C'est cela la magie du fado ! Mais le pittoresque et l'authenticité dans ce domaine, sont difficilement conciliables avec la certitude et la prévision. Il convient donc de chercher, de prêter l'oreille, et d'avoir de la chance... où de se fier à ces quelques adresses qui suivent... |
